Quelques citations de ma "grand-mère"




Elles m'éclatent ses citations.
Il m'arrive régulièrement de "ressortir" telle ou telle phrase que je l'ai entendu citer.

Par exemple : "y'a pas à chier, 18 culs font 36 fesses", pour exprimer que "y'a pas à tortiller du cul pour chier droit" y faut qu'ça aille.
Elle n'était pas grossière, c'est d'ailleurs ce qui me surprenait quand je l'entendais dire ça.
Mais venant d'elle, ça ne paraissait pas grossier. C'était naturel.

Une autre citation : "un travail bien commandé est à moitié fait".
Alors ça, c'est fort... Mais tellement vrai.

Ma grand-mère m'a un jour, raconté quelle est allé se confesser parce qu'elle avait mangé le petit morceau de viande que sa mère lui avait demandé de donner au cochon.

Elle avait été charcutière, installée à Drefféac - 44.
J'ai d'ailleurs retrouvé un annuaire de l'époque, aux alentours de 1940-1950, qui précisait les numéros de téléphone.
Hein...? Ah ben oui c'est vrai, un annuaire, y'a des numéros de téléphone dedans..
Eh ben je crois que leur numéro était le 14 ou le 11, je ne sais plus. Faut absolument que je retrouve cet annuaire...
J'ai retrouvé du papier d'emballage qu'elle utilisait à l'époque, avec un cochon dessiné dessus et un slogan : "Pleure pas, tu va à la charcuterie Guérin"

Elle m'a encore raconté, qu'elle avait été la première à avoir le téléphone et la radio à Drefféac.
Bon.
Et y'avait des gens qui venaient écouter la messe. Je vous rappelle qu'elle était charcutière.
Un jour, une petite dame en entendant le curé faire son prêche à la radio s'exclame, après avoir fait le tour du poste à galeines : "dis moi pô Marie, que l'bounhomme y lé dans la boéte...!"

Elle avait de gros bras. Elle était un peu forte, comme on dit. Mais, enfant, je ne le voyais pas du tout. Ce que je voyais, c'était ses bras douillets.
Super agréables pour y poser ma tête d'enfant et lui faire un câlin.

Il m'en est revenu une autre hier, en voyant quelqu'un baissé, remettre ses chaussures : "tout cul bien placé mérite d'être botté...!"
Oh, je sais, vous les connaissez certainement toutes. Mais pour moi, elles ont de l'importance.

Encore une autre. Quand on va aux toilettes, la plupart des gens disent : "je vais faire pipi (ou ...). Du coup, elle répondait : "si tu ne va pas sans en parler, ne reviens pas sans y gouter...:"

Encore une autre. Quand on dit je n'aime pas, il faudrait plutôt dire que je n'aime pas, pas vrai...? Et elle avait une réflexion : " chacun ses gouts, la merce a bien l'sien...!"

A suivre...






Mon autre grand-mère était "fermière" au Gué à Pont-Château - 44.

Je ne me souviens pas qu'elle soit jamais allé chez un médecin.
Quand elle acceptait de sortir de sa ferme pour aller à tel ou tel repas, immancablement elle disparaissait pour "aller traire ses vaches"
Là aussi j'ai passé de merveilleuses années de vacances. Sans doute les plus belles.
Et j'en garde de magnifiques souvenirs...

A la ferme, je me plais à raconter qu'il n'y avait pas de service d'eau, de gaz, de télévision, de toilette...
On se lavait à l'évier taillé dans une grosse pierre noire. On allait chercher l'eau au puits, avec des sceaux qui pesaient des tonnes pour l'enfant que j'étais.
On prenait un bain de temps en temps dans une grosse bassine, avec de l'eau qui avait été chauffée dans une grosse marmite dans la cheminée.
Je vous parle d'un temps lointain, les années 1960... J'avais moins de dix ans... C'est fou non...?

On jouait au foot avec elle. Elle me fait penser, aujourd'hui, à cette mamie espagnole, je crois, qui shoote dans un gamin pour lui éviter de se faire écraser par un train, sur internet.
Vous avez sans doute tous vu cette mini vidéo.

Elle nous faisait des blagues à longueur de journée. C'était la joie de vivre. Elle ne loupait aucun 1er avril...!

Elle était très crédule sur certaines choses. Un jour, on regardait un film à la télévision.
Oh plus tard bien sûr, après qu'elle ait déménagé, dans une maison avec le chauffage central, l'eau courante et l'électricité (d'ailleurs elle continuait à mettre de l'eau du puits, par sceau dans sa machine à laver).
Ce film retraçait la vie de Jésus. Bon.
En le voyant à la télé, elle nous dit : "c'est vraiment Jésus...?" Elle était interloquée de voir Jésus, vivant, à la télévision...!

Mais avant d'avoir sa machine à laver, dans laquelle elle versait de l'eau du puit, elle lavait son linge dans une lessiveuse sur le feu de bois.
Elle mettait de l'eau à chauffer, son linge dans l'eau de la lessiveuse.
Au centre il y avait un tuyau qui partait du fond et de terminait en champignon plein de trous.
L'eau, en chauffant, remontait par ce tuyau et de déversait sur le dessus du linge qui trempait dans l'eau. Un peut le principe des cafetières italiennes.
Ensuite, elle emmenait son linge, à la brouette en bois, à la marre distante de quelques centaines de mètres, à travers champ pour aller le rincer.
Et là, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, qu'il gêle, elle y allait.
En plus, les draps à cette époque, n'était pas aussi "légers" qu'aujourd'hui... C'était des gros draps en coton, bien froids quand on se couchait, l'hiver.

D'ailleurs, la ferme avait deux pièces habitables. Le salon-salle à manger - salle de bain - cuisine - chambre... avec une grande cheminée qui servait à tout. Mes grand-parents ont eut aussi une cuisinière à bois, qui permettait aussi, outre de faire la cuisine, de tenir le café à la chicoré toujours au chaud.
Elle en faisait au moins un litre de la matin, et en buvait régulièrement au long de la journée avec ses copines qui venaient lui rendre visite.

En été, au moment des "foins", on mangeait du "pain dans du lait". Des morceaux de pains, gros pain de campagne, déposés dans du lait (frais, bien sûr).
Au moment de dejeuner, chacun, à sa guise, mettait du sucre en poudre dessus.
En été, quand on a bien chaud, qu'on est bien fatigué, un grand bol de pain dans du lait... Mmmmmh

Il y avait aussi les patates au lait caillé... Alors là... Le must. De bonnes pommes de terres avec du bon lait caillé bien frais.
Je faisait un petit tasdans un coin de l'assiette, ou au centre, après les avoir écrasées. Puis avec la cuillière, un peut de pomme de terre, du lait caillé, et hop...! Trop bon...
Le lait caillé se fait en laissant le lait frais, dans un récipient en gré, reposer deux ou trois jours au chaud, à température de la pièce chauffée, ou près d'une source de chauffage.
Au début, le lait "tourne". Ca sent pas forcément bon. Puis il caille et sent bon le yaourt... D'ailleurs, après avoir manger les patates, si on avait encore une petite place, on finissait par un peu de lait caillé, bien frais, quelques cuillières de sucre dessus... Comme on prend un yaourt aujourd'hui...

Il y avait aussi "l'économique" qui passait de temps en temps. En fait c'était une épicerie ambulante.
Ma grand-mère n'allait pas tous les jours en "ville".
Pour nous, les enfants, c'était toujours une joie de vior l'économique passer. L'économique, c'était le nom de l'épicerie qui  se situait en ville. Et il offrait à ses clients le service livraison à domicile.

A suivre...





Un texte trouvé sur de nombreux sites ou blog sur internet que je trouve magnifique, et si représentatif de ma grand-mère à la ferme, quand elle allait traire ses vaches, ou laver son linge au point d'eau avec sa brouette en bois, ou encore quand elle allait au poulaillé :

L'histoire du tablier de grand-mère :

Le principal usage du tablier de grand-mère était de protéger la robe en dessous,
 mais en plus de cela, il servait de gant pour retirer une poêle brûlante du fourneau;
 il était merveilleux pour essuyer les larmes des enfants, et à certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies.
Depuis le poulailler, le tablier servait à transporter les oeufs, les poussins à réanimer, et parfois, les oeufs fêlés qui finissaient dans le fourneau.
Quand des visiteurs arrivaient, le tablier servait d'abri à des enfants timides; et quand le temps était frais, grand-mère s'en emmitouflait les bras.
Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet agité au-dessus du feu de bois.
C'est lui qui transbahutait les pommes de terre et le bois sec jusque dans la cuisine.
Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes. Après que les petits pois aient été récoltés, venait le tour des choux.
En fin de saison, il était utilisé pour ramasser les pommes tombées de l'arbre.
Quand des visiteurs arrivaient de façon impromptue, c'était surprenant de voir avec quelle rapidité ce vieux tablier pouvait faire disparaître la poussière.
À l'heure de servir le repas, grand-mère allait sur le perron agiter son tablier, et les hommes au champ savaient aussitôt qu'ils devaient passer à table.
Grand-mère l'utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes à peine sortie du four sur le rebord de la fenêtre pour qu'elle refroidisse.
Il faudra de bien longues années avant que quelqu'un invente quelque objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses.

Auteur inconnu


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