Campbon
La commune de Campbon
(Kambon) fait partie du
canton de Savenay. Campbon dépend de
l'arrondissement de Saint-Nazaire, du département de
Loire-Atlantique.
Etymologie et histoire de
Campbon : à lire sur http://www.infobretagne.com/campbon.htm
Campbon
vient du gaulois "cambodonum" (hauteur non fortifié).
Selon le dictionnaire
complet de tous les lieux de la France et de ses colonies, de P. M.
Barbichon P. 441 :
CAMBON, village et com. du
dép. de la Loire-Inférieure (Bretagne), canton, arr. et
à 1 1. 1/2 de Savenai. Succ.; foire le 9 sept. Pop. 4024 h Par
Savenai.
Quelques lignes tirées du Dictionnaire
historique et géographique de la province de Bretagne Tome I,
de Jean Ogée (1843), P. 132
Cambon : à 8 1. au N.-O.
de Nantes, son évèché; à 17 l. 1/2 de
Rennes, et à 2 l. de Pontchâteau, sa
subdélégation.
Cette paroisse, dont M. le marquis de Coislin est seigneur, compte 3000
communiants. Elle a une haute justice, qui ressortit au présidial
de Nantes. La cure est présentée par le chapitre de la
cathédrale. Son territoire est fort étendu; c"est un pays
plat, quelques vallons exceptés. Les terres en sont fertiles en
grains de toute espèce. On y voit plusieurs belles prairies, de
bons pâturages et des landes en quantité, qui n'attendent
que la culture pour produire des moissons abondantes. L'église
est dédiée à saint
Victor-de-Cambon, qui naquit
dans ce territoire l'an 560, et vécut dans un ermitage qui fut
détruit, en 878, par les Normands, qui ravagèrent presque
tout le comté nantais, et restèrent maîtres de ce
pays jusqu'en 888. Ces barbares rasèrent cet ermitage, avec
l'église paroissiale, qui ne fut rebâtie que vers l'an
980,
par les soins de Guerech, comte de
Nantes.
Le château de
Coislin
est la maison seigneuriale de Cambon. Cette seigneurie appartenait aux
seigneurs du Cambout, dont
l'antiquité se perd dans les
siècles les plus reculés. On connaît un Alain du
Cambout, existant dans le XIIe siècle, dont
l'arrière-petit-fils, nommé Jean du Cambout, épousa, en
1398, Jeanne de Rohan.
De ce mariage sortirent Alain et Jean le premier maître
d'hôtel de Jeanne, fille de Charles-le-Mauvais,
roi de Navarre, qui
épousa, au mois de janvier 1405, Jean
V, duc de Bretagne; et le
second maitre d'hôtel du même prince.
La seigneurie de
Coislin passa, en 1552, dans cette famille, par le mariage de
René
du Cambout (François du Cambout),
grand-veneur et gouverneur-réformateur des eaux et forêts
de Bretagne, avec
Françoise de Baye, dame de Coislin. Ils eurent un fils
nommé François du
Cambout, grand-veneur de Bretagne, et
gouverneur de Nantes sous le duc de Mercœur. René du Cambout,
grand-maitre des eaux et forêts de France*, acquit, en 1625, la
baronnie de Pontchâteau, et épousa Françoise du
Plessis, tante du cardinal de Richelieu, dont il eut plusieurs enfants.
Jean, l'un d'eux, fut chevalier des ordres du roi, son lieutenant en
Bretagne, et gouverneur des ville et château de Brest.
César,
son frère (son fils
aîné), colonel-général des Suisses et
Grisons, épousa Marie-Madelaine Seguier. Ce fut en sa faveur que
le roi érigea la terre
et seigneurie de Coislin en marquisat, par ses lettres du mois
d'août 1634, et par d'autres de surannation,
du mois de
décembre 1656, enregistrées au Parlement de Bretagne le
11 octobre 1659, et à la chambre des comptes l'an 1661.
César du Cambout avait
encore un autre frère, nommé Pierre, qui fut évêque
d'Orléans, cardinal, grand-aumônier de France et
commandeur
de l'ordre du Saint-Esprit. Les baronnies de la Rochebernard et de
Pontchâteau furent unies à ce marquisat,
érigé en duché par lettres du mois de
décembre 1663, enregistrées au Parlement le 15 du
même mois, et à la Chambre des comptes le 16 avril 1671,
en
faveur d'Armand du Cambout, qui fut depuis chevalier des ordres du roi
et lieutenant-général de ses armées. Ce seigneur
eut un fils nommé Pierre,
duc de Coislin; qui mourut sans
postérité le 7 mai 1710; et un autre nommé Henri-Charles du Cambout,
évêque de Metz, commandeur de l'ordre
du Saint-Esprit. Ce dernier devint héritier du duché de
Coislin, qui s'éteignit à sa mort, en 1733.
La maison du
Cambout a subsisté depuis ce temps dans une branche cadette, qui
tire son origine de Louis, second fils de François du Cambout,
qui
reçut en partage la terre du Beccay, provenant de sa
mère,
Françoise du Plessis de Richelieu. Il était le
trisaïeul de Pierre-Armand du Cambout, comte de Coreilhe (Corheil),
qui hérita du marquisat de Coislin, et mourut en 1738. Ce
dernier
laissa de son mariage avec Renée-Angélique de Talhouet,
comtesse de Kavion, trois enfants, savoir : Charles-René du
Cambout,
marquis de Coislin et comte de Coreilhe (Corheil), né en 1728,
colonel du régiment des grenadiers de France, en 1750, colonel
du
régiment de Brie, en 1759, et brigadier des armées du
roi,
en 1762. En 1750 : il avait épousé
Marie-Anne-Louise-Adélaïde de Mailli-Rubempré, et
mourut sans
postérité en 1770; Georges-Amand, dit le chevalier du Cambout, né
en 1730, et Pierre, nommé le
chevalier de Coislin,
mousquetaire dans la seconde compagnie, en 1750, qui possède
actuellement ce marquisat.
Artur de Montauban, fils de Guillaume,
sire de
Montauban, religieux célestin à Paris, donna à son
couvent, par acte passé le 8 décembre 1454, une terre
qu'il avait acquise d'Alain, vicomte de Rohan, située dans la
paroisse de Cambon. Cette terre valait en ce temps 300 livres de rente,
et le marc d'argent était à 8 livres 15 sous. - Le
territoire de Cambon renferme plusieurs chapelles, et les maisons
nobles
de la Girelais, la Hirtais, Batine et Trureât, qui a une
moyenne et basse-justice à M. de Besné.
CAMBON,
commune
formée de l'anc. par. de ce nom, aujourd hui
succursale; chef-lieu de perception. - Limit. : N.
Saint-Gildas-des-Bois; E.
Quilly, Bouvron; S. Savenay, la Chapelle, Prinquiau; O. Besné,
Pontchâteau, Saint-Gildas-des-Bois. - Princip. vill. : Bessac,
Saint-Lomer,
Cranée, l'Hôtel, la Moissonais, le Bois-David, Grand et
Petit-Aulnay, la Maudronais, la Gouërie, la Barre, Camontaut. -
Superf.
tot. : 7564 hect. 25 a., dont les princip. divis. sont : ter. lab.
2185;
prés et pât. 1576; bois 260; verget jard. 60; mares et
canaux 2;
landes et inculte 3271; sup. des prop. bât. 27; cont. non imp.
185. Const. div.
1132; moulins 11; usines 5; - Dans le texte d'Ogée il y a une
erreur
relative à la famille de Cambout : ce fut François du
Cambout, et non René du Cambout qui, acquit la baronnie de
Pontchâteau. - II y a foire le 25 septembre, par
translation, au bourg,
de celle qui se tenait le 29 septembre à Saint-Michel, et le 7
mai, le
lendemain, quand un de ces jours est férié. -
Géologie :
au nord bassin calcaire peu épais se dirigeant sur les marais de
Saint-Gildas; au sud micaschiste qui, vers l'ouest, enveloppe le
calcaire;
quelques calcaires coquilliers; on a fait plusieurs essais de fours
à
chaux. - Il y a au bourg une fontaine d'eau minérale. - On parle
le
français.
Campbon était une chastellenie qui dépendait de la
baronnic de Pont-Château. (Voy. ce mot.) Il existe encore au
bourg de
Campbon, au-dessous et au nord de l'église, une vieille tour,
seul
reste de l'ancien château, et qui avant 1789, servait de prison
seigneuriale. Cette chastellenie fut démembrée de la
baronnie de Pont-Château, et acquise, le 7 avril 1565, par
François du Cambout, seigneur de Coislin....
Dans la
déclaration du duché de Coislin, fournie le 15 novembre
1581, à la réformation des domaines du roi (Chamb. des
compt. de
Nantes. t. 17 des déclar., p. 1 et suiv.), on lit : "Item. Au
bourg de Campbon,
les ruines du vieil chasteau, où sont la prison et
l'auditoire dudit marquisat. Plus a droict et est en possession audit
bourg de Campbon, le dimanche après la feste de saint
Jean-Baptiste, d'assemblée de peuple et à l'issue de la
grand'messe, d'estre servy par les détenteurs du fief de la
Johelais, d'une
pièce d'argent en laquelle est représenté un homme
à genoux, teste nue, vulgairement appellé le Villain d'argent, auquel le
procureur fiscal dudit seigneur duc demande par quelle cause et raison
ledit homme présente ladite pièce, lequel est
obligé
de respondre: Pour avoir désobéi et desservi nostre
seigneur, et ce, à peine de 60 solz d'amende."
Le droit de
soule pour
les derniers mariés des paroisses de Campbon et de Quilly, au
jour de saint Etienne, le lendemain de Noël et le premier jour
de l'an, doit étre considéré comme appartenant a
la chastellenie
de Campbon.
La seigneurie de Coislin, devenue successivement marquisat
et duché-pairie, n'était dans
l'origine qu'une simple
tenure féodale, relevant de la
baronnie de Pont-Château,
sous la chastellenie de Campbon. Elle appartenait au XVe siècle
à
la maison de la Muce. (Voy. Fay.) Le 12 novembre 1537, et non en 1552,
comme
le dit Ogée, la seigneurie de Coislin passa dans la maison du
Cambout, par le mariage de Françoise Baye, fille de Pierre Baye
et de Charlotte le Guénec, avec René du Cambout. C'est
à cette époque que cette illustre maison, originaire du
comté de Porhoët, vint s'établir, pour la
première
fois, dans le pays nantais. François du Cambout, fils de
René,
augmenta la terre de Coislin, en acquérant, comme nous l'avons
vu
ci-dessus, la chastellenie de Campbon en 1565, et la baronnie de
Pont-Château, le 22 octobre 1586, d'avec Charles de Chambez, l'un
des vendeurs
de la chastellenie de Campbon.
François du Cambout avait
épousé, en 1566, Louise Duplessis-Richelieu, tante du
fameux cardinal. Ce lien de parenté ne nuisit pas sans doute
à
Charles du Cambout, leur fils, pour obtenir en 1634, l'érection
de
la seigneurie de Coislin en marquisat, à une époque
où l'édit du mois de juillet 1566 opposait encore d'assez
grands
obstacles à ces sortes de faveurs.
Par les mêmes lettres-patentes
qui érigeaient le marquisat, il fut "créé en la
seigneurie de Coislin un marché au jour de mardi de chacune
semaine, au bourg de Campbon, et deux foires, l'une le 6 mai, jour et
feste
de Saint-Jean-Porte-Latine, et l'autre le 29 juin, feste de
Saint-Pierre,
audit bourg de Campbon, outre les autres foires qui sont
déjà establies en ladite terre de Coislin."
Il en
existait en effet deux dans la paroisse de Campbon, l'une à
Saint-Michel et l'autre à la chapelle de
Notre-Damede-Planté,
qui avaient été établies à la demande de
François du Cambout, par lettres-patentes du mois d'août
1625. De ces quatre foires il n'en reste plus qu'une, celle de
Planté, qu'on a voulu vainement, dans la révolution,
transférer au bourg de Campbon, et qu'on a été
forcé de rétablir dans son antique local. Le
marché
ne paraît pas non plus avoir jamais existé, apparemment
à cause d ecelui de Blain, qui se tient aussi le mardi.
Le marquisat de Coislin, réuni aux baronnies de
Pont-Château et de la Roche-Bernard, et à la terre et
seigneurie de Brignan en Pont-Château, fut érigé en
duché-pairie par lettres-patentes du mois de décembre
1663, en faveur d'Armand du Cambout, qui en fournit une
déclaration à la réformation du domaine du roi, le
15
novembre 1681, dans laquelle on voit que ce duché
s'étendait ès paroisses de Campbon, Quilly,
Chapelle-Launay,
Besné, Guenrouet, Drefféac, Pont-Château, Crossac,
Misillac, Saint-Gildas-des-Bois, Saint-Dolay ou Eluay,
Sévérac, Nivillac, Herbignac, Asserac et Camoil.
On y trouve
aussi la description suivante du château de Coislin :
"Le chasteau
de Coislin, situé dans la paroisse de Campbon, consistant dans
une grande cour de 300 pieds en quarré, dans laquelle sont
plusieurs grands logements, fermée de murs et de murailles,
flanquées de quatre tours, le tout cernoyé d'un grand
fossé
de 46 pieds de largeur, remply d'eau vive, avec ses contre-escarpes
revestues de pierre, ses demi-lunes au devant vers midy, et aux deux
costés
vers soleil levant et couchant, aussy revestues, ayant de doubles
fossez
de 24 pieds et au-devant, vers midy, une avant-cour, jardin au
derrière vers
septentrion, dans le bout duquel est la chapelle dudit chasteau; le
tout
encore cernoyé de douves et fossez pleins d'eau, avec une
grande avenue vers midy, plantée et pavée de 40 pieds
de largeur, et de 2000 pas de longueur, laquelle est coupée
à
300 pas dudit chasteau d'une autre allée aussi plantée et
pavée de pareille longueur et largeur, conduisant d'orient
à occident, etc."
Ce duché s'est éteint en 1732,
dans la personne de Henri-Charles du Cambont, évêquc de
Metz, et n'a pas
été réérigé en faveur de la branche
cadctte. Cette branche, qui subsiste encore, a conservé le
marquisat jusqu'en 1789, et en porte le titre aujourd'hui. - C'est au
château de Coislin qu'est né, le 20 janvier 1634,
Sébastien-Joseph du Cambout, auteur de divers ouvrages, l'un des
solitaires de Port-Royal, et célèbre parmi les
jansénistes, sous le nom d'abbé de Pont-Château. Il
était frère du premier duc de Coislin.
Présidial,ale,aux
:
(retour au texte)
- Tribunal qui, en certains cas de modeste
importance et pour certaines sommes, jugeait en dernier ressort.
- Lieu
où siégeait ce tribunal. Circonscription territoriale qui
était de son ressort.
- Qui était de la compétence d'un
présidial, qui en émanait.
Seigneurs
du Cambout :
(retour
au texte)
Vu sur Wikipedia : Charles le
Mauvais :
(retour
au texte)
- Charles II de Navarre, dit Charles le Mauvais (° 10
octobre 1332 - † 1er janvier 1387) est
roi de Navarre de 1349 à 1387 et comte d'Évreux de 1343
à 1378. Il est le fils de Philippe III de Navarre, et de Jeanne
II, fille du roi de France et de Navarre, Louis X le Hutin.
Vu sur Wikipedia : Jean V, duc de Bretagne
:
(retour
au texte)
- <>Jean V le Sage Né le 24 décembre
1389 au
château de l'Hermine à Vannes –
Décédé le 29 août 1442,au manoir de la
Touche
près de Nantes), fut duc de Bretagne
de 1399 à 1442.
- <>Il était le fils du duc Jean IV et de sa
troisième épouse Jeanne de Navarre.
- Certains historiens, prenant en compte le règne de Jean
de Montfort, le désignent sous le nom de Jean VI.
Surannation
: nom
féminin singulier : fin de validité d'un acte temporaire
(retour
au texte)
Le Droit
de Soule, selon la Revue
de Bretagne et de Vendée Tome VI - Année 859 -
Deuxième semestre
(retour
au texte)

Duché-pairie,
pl. duchés-pairies :
(retour
au texte)
- Titre porté par les ducs et pairs.
- Terre d'un duc et pair
Voir aussi Pairs
de France sur Wikipedia
Tenure
féodale : fief noble en général. Relation
de vassal à suzerain.
(retour
au texte)