Pendant
le temps de la construction, Montfort continue à
prêcher des missions dans le pays nantais. Au mois d’août
1710, quand il revient de la mission de Bouguenais, le calvaire est
dressé. La bénédiction est fixée pour le 14
septembre en la fête de l’exaltation de la Croix.
Le 13 septembre, il reçoit une dépêche de
l’évêque de Nantes qui lui défend de
procéder à la bénédiction du calvaire
prévue le lendemain. Il part aussitôt, à 4 h du
soir, marche toute la nuit et arrive jusqu’à Nantes à 6 h
du matin, après avoir parcouru 54 km. Il rencontre dans la
journée Mgr de Bauveau qui maintient sa décision.
Le 14 septembre, la fête se déroule selon le programme
prévu, avec messes, processions, cantiques mais sans la
bénédiction, en présence d’une grande foule,
estimée à 20 000 personnes, accourues de tous les
environs. Parmi elles, la famille de Montfort. Le missionnaire n’est de
retour que le 15, un peu avant midi. Il ne peut que confirmer
l’interdiction de l’évêque. C’est sa première
épreuve.
Le dimanche suivant 21 septembre, il commence une nouvelle mission
à Saint-Molf. Quelques jours plus tard, nouvelle
dépêche de l’évêque qui interdit au
père de Montfort tout ministère dans le diocèse de
Nantes et confie à M. Olivier de continuer la mission.
Deuxième épreuve qui le fait pleurer mais non se
révolter.
Montfort se rend de nouveau à Nantes pour rencontrer
l’évêque qui lui communique cette fois l’ordre venu
du roi, ordre de démolir le calvaire. Troisième
épreuve. Montfort réagit avec tant de calme que
l’évêque ne peut s’empêcher de dire à son
vicaire général : "C’est un grand saint ou le plus
insigne des hypocrites".
Montfort se rend alors chez les jésuites de Nantes, ses amis
depuis toujours, pour y faire une retraite pendant huit jours.
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